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lundi 30 avril 2018

三度目の殺人 (sandome no satsujin) - The Third Murder


The Third Murder (2017)

 Japon / Policier, Drame / 2h05
Réalisateur : Kore-Eda Hirokazu
Cast : Fukuyama Masaharu, Yakusho Kōji, Hirose Suzu, Yoshida Koutarou

Résumé : Le grand avocat Shigemori est chargé de défendre Misumi, accusé de vol et d’assassinat. Ce dernier a déjà purgé une peine de prison de 30 ans pour meurtre. Les chances pour Shigemori de gagner ce procès semblent minces, d’autant que Misumi a avoué son crime, malgré la peine de mort qui l’attend s’il est condamné. Pourtant, au fil de l’enquête et des témoignages, Shigemori commence à douter de la culpabilité de son client. (SC)



Chacun sa vérité

"The Third Murder" n'est pas ce que l'on imagine. Habituée aux éternels films policiers tournant autour d'un tueur et d'une enquête menée d'arrache-pied par un héros souvent torturé, je n'imaginais pas quelle forme allait prendre ce film. Les héros de l'histoire sont ici les avocats du meurtrier, en particulier l'avocat Shigemori qui n'est autre que le fils de l'homme qui a permis à l'accusé de s'en sortir 14 ans plus tôt. L'affaire est difficile à suivre car l'accusé change souvent de version et on ne sait pas où se trouve la vérité. Mais la vérité n'est pas ce qui préoccupe Shigemori, son travail consistant à alléger la peine de son client, il cherche la version qui sera la plus appropriée pour atteindre son objectif. Chemin faisant, Shigemori en vient quand même à se poser des questions et à rechercher la vérité. Mais la vérité qu'il va trouver est-elle LA vérité ? ou bien est-ce la vérité qu'il souhaite trouver ? "The Third Murder" n'est pas un film policier mais un film d'avocats, si tant est que ce genre eût existé.

Les questionnements soulevés par le film sont intéressants mais il faut vraiment s'accrocher pour ne pas décrocher. Le film manque cruellement de rythme. Bien que ce critère soit souvent ce que je reproche aux films japonais, il prend toute son ampleur dans "The Thrid Murder". Tout nous est raconté sur le même ton, de façon très lente et on a finalement l'impression de vivre un moment de vie comme si nous étions en stage auprès de Shigemori. On ne comprend pas très bien où on veut nous emmener et après de longs moments de discussions et d'enquête, nous n'aurons même pas droit à la résolution de l'affaire. Le film nous laisse donc avec beaucoup de questionnements, mais pas seulement en ce qui concerne l'appréciation de la vérité. On se demande pourquoi on nous a montré certaines scènes, par exemple celles avec la fille de Shigemori, et puis on comprend, une fois chez soi, que c'est un thème que le réalisateur affectionne, comme s'il fallait absolument en parler... Finalement on est marqué par les dernières phrases du meurtrier, la vérité que Shigemori a trouvé n'est-elle pas celle qu'il a choisi afin de rendre l’inacceptable acceptable ? En tant que spectateur, on se rend compte qu'on a aussi fait ce choix de croire que c'est pour protéger la jeune fille que l'homme a tué. Car on a des difficultés à s'imaginer que l'on puisse tuer seulement pour tuer. On se pose aussi la question de savoir où est la justice, car si cet homme a vraiment tué son patron pour protéger la jeune fille, comment la jeune fille aurait pu échappé à ce calvaire alors que même sa mère fermait les yeux... Une fois le film terminé, toutes les hypothèses sont permises, et on essaye de comprendre, de trouver la vérité et de trouver les messages qu'on a voulu nous faire passer dans cette longue narration.
Luna Izumi


Trailer
     

 



Sortie en France le 11 avril 2018  

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